Hanan a eu des maux de tête continus pendant quelques semaines et elle a décidé de consulter un médecin.
Hanan: Quand je suis arrivée, je n’ai pas vu de réceptionniste, alors je me suis assise dans la salle d’attente tranquillement, comme les autres patients. Il m’a reçu gentiment. Je lui ai parlé de mes maux de tête, le médecin a pris mon pouls et ma température. Puis il m’a demandé ce que je pensais être la cause du problème! Comment devrais-je savoir? C’est lui le docteur? Il m’a prescrit des aspirines et m’a demandé de revenir le voir si cela persiste. Je pense que je vais chercher un autre médecin.
Le docteur:
Je lui demandé d’entrer et de s’assoir. Ensuite j’ai posé des questions sur sa santé. Ses plaintes ne posaient pas de soucis, son pouls, sa tension et sa température étaient bonnes. Je lui ai demandé si elle avait une idée des raisons pour ses maux de tête. Elle semblait perplexe et ne répondait pas, même si elle avait bien exprimé sa douleur. Je m’attends à la revoir si la douleur continue.
Qu’est-ce qui s’est passé?
Hanan était malade et cherchait du réconfort et une solution à sa douleur. Il n’y a pas d’infirmière et même pas de réception. Le cabinet était très efficace. Mais Hanan ne se sentait pas à l’aise ni soutenue. Elle se demandait comment un médecin peut-il travailler sans infirmière? Dans le monde de Hanan, un médecin ne devrait faire que ce qu’un médecin est formé à faire, et non les tâches d’une infirmière ou d’une secrétaire. Pour elle, ainsi faisant, le médecin perd son autorité. Hanan s’attendrait à ce que le médecin lui explique son état de santé. Ce n’est pas à elle de donner un diagnostic car elle n’est pas médecin!
Quelles sont les solutions possibles?
Le médecin pourrait mieux expliquer que, compte tenu de sa température et du pouls, il n’y a pas de problème grave et que la fatigue et le stress sont souvent des causes possibles des maux de tête. Il pourrait être plus précis dans sa prescription (par exemple: dormir 2 heures l’après-midi tous les jours et revenir dans 2 semaines) et aussi plus précis en posant des questions. Si la douleur est grave, Hanan par contre, pourrait essayer d’insister sur un médicament; au Luxembourg, il est normal qu’un patient en parle. En conséquence, le médecin pourrait lui donner des cachets en lui expliquant de les prendre uniquement en cas de douleur grave. Il pourrait lui proposer de revenir après deux semaines pour discuter sur l’évolution de ses douleurs.
Explication
Dans la culture de Hanan, le médecin est un expert, une personne de haute autorité et doit être respecté (la Power Distance, distance en pouvoir, haute PDI+). Au Luxembourg, être médecin est une profession pratiquement comme les autres, son job est d’aider les personnes ayant des problèmes de santé (PDI -). Les médecins normalement s’occupent eux-mêmes de l’administration lors de la consultation. Une réceptionniste est employée surtout dans des cabinets plus grands. Les médecins au Luxembourg impliquent les patients dans le diagnostic et cherchent à trouver une solution ensemble. Ils prescrivent aux patients des analyses plus détaillées et coûteuses (comme l’IRM) uniquement quand ils ont trouvé un problème plus grave ou s’ils n’arrivent pas à trouver la cause de la maladie.